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 Premiers Pas

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AuteurMessage
Akemi Takuya
Chosen Ones
Akemi Takuya


`MESSAGES : 308
`INSCRIPTION : 26/12/2009
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`LOCALISATION : Salle de Réception

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MessageSujet: Premiers Pas   Premiers Pas Icon_minitimeJeu 31 Déc - 17:50

Mai 1730 (Jour Inconnu)

Mes yeux s’ouvrent soudain à la lumière. Mes paupières sont lourdes. Mais … Il n’y a pas d’éclat du soleil. Ses rayons n’inondent pas la pièce dans laquelle je me trouve. Etrange. On a fermé les rideaux ? Je me réveille dans un lit qui n’est pas à moi. Mes doigts tâtent faiblement la couverture satinée. Oui. Ce n’est pas chez moi. Il n’y a pas de tissu précieux à la maison. Et … Mes doigts avancent, cherchant la limite de ce lit immense. Et mon lit n’est pas aussi grand. Mes mains m’aident à me relever. Ma tête me sonne, comme si on l’avait fracassée avec une pelle. Mes yeux me brûlent, c’est insoutenable. J’ai beau les humidifier, rien à faire. Ils sont toujours aussi secs. Doucement, je commence à me lever, m’extirpant du lit que je devine appartenir à un noble seigneur.
Qu’est-ce que je fais ici ?
La chambre dans laquelle je me trouve est aussi luxueuse que dans le lit où j’étais allongé quelques instants plus tôt. Bizarrement, je vois parfaitement dans la pénombre. Pourtant, les rideaux sont tirés de telles façons qu’aucun rayon ne pénètre dans la pièce. Et je vois comme s’il faisait grand jour. Mes doigts caressent la cheminée. Ils glissent sur le marbre. On dit que c’est une pierre froide. Pourtant je ne ressens rien. Je distingue les moindres détails de ce meuble coûteux. La pénombre ne me dérange pas. J’ai toujours été à l’aise dans le noir. Aujourd’hui plus que d’habitude. Mes pieds évitent lestement les objets probablement jetés négligemment par terre. Un curieux sourire nait sur mes lèvres.
De l’autosatisfaction.
Je me sens plus fort, différent. J’ai l’impression de ne plus être ce jeune homme frêle d’autrefois. Un immense sentiment de frénésie et d’excitation monte en moi. Je sens que je ne suis plus qu’un simple humain. Mais je divague peut-être. Peut-être que je suis encore dans un de mes rêves. J’écarte brutalement cette pensée. J’y penserais plus tard. Si c’est un rêve, je ne veux pas me réveiller. Ce rêve est bien plus excitant que les autres. Mes pas me dirigent naturellement vers la fenêtre close. Mes doigts caressent le rideau, créant un imperceptible effet de suspens. Rien qu’à l’idée de ce qu’il peut y avoir derrière, mon corps se tend, comme crisper d’excitation.
Qu’est-ce qui m’attend derrière ce rideau ?
D’un geste sec, je crée une brèche entre l’extérieur et moi. L’étoile de feu me pique les yeux et je sens ma peau se brûler. J’esquisse un pas en arrière. Mais soudain, une conscience profonde freine mon pied. Non. Je ne dois pas reculer. Alors j’avance, enroulant mes doigts autour de la rampe du balcon. Le soleil me brûle toujours la peau, mais quand je baisse mon regard sur mes bras, ma peau est intacte. N’est-ce que le fruit de mon imagination ? Pourtant, cette vive douleur m’irradie tout le corps. Quelle est cette sensation de pouvoir dans la souffrance ? Bizarrement, je me sens bien. J’inspecte mon corps qui me parait bruler. Ni trouve rien d’anormal, hormis cette peau éclatante comme la Lune. J’ai toujours préféré la lune au soleil. Tant mieux. Mes lèvres s’étirent en un sourire. Mais cette fois-ci, je sais ce qu’il signifie.
Je sens ma nouvelle puissance.
J’entends des éclats de rire en bas. Lorsque je baisse mon regard vers la scène, je ressens comme un vertige. Serais-je malade ? Pourtant, je me sens en pleine forme, hormis mon mal de tête et mon corps qui me brûle. Je commence de plus en plus à croire que je deviens allergique au soleil. Dommage. Une chose me surprend encore. Je distingue parfaitement le visage des enfants qui courent. Leurs traits, leurs sourires, leurs yeux. Je vois tout comme si j’étais en face. Est-ce pour ça que mes yeux me brulent ? Encore mieux : j’entends les mots doux qu’un amant souffle à sa maitresse, dans le creux de son oreille. Pas un mot ne m’échappe et je souris à cette indiscrétion. Mais je ne comprends pas ce qui s’y dit. Un bruit venant de la porte de la chambre m’alerte et mon corps pivote instinctivement. Je me tourne tellement vite que j’en ai le vertige. Décidément. La main sur mon front, je reprends doucement le contrôle de mon esprit. Ils sont deux. Ils ont la peau aussi blanche que la mienne. Curieux. Les deux hommes s’avancent à pas feutré vers moi. Mais bizarrement, je perce un bruit infime. Un frôlement de pieds sur le bois craquant. Je ne sais ce qu’ils sont, mais ce ne sont pas des hommes.
J’en suis sûr.
Pourtant je ne les crains pas. A quoi bon ? Et puis, peut-être que ma nouvelle puissance fera l’affaire. Alors je m’avance vers eux, moi aussi. Ils ont l’air d’apprécier mon audace. Parfait. Je remarque qu’ils sont élégamment habillés. Leur tissu sont d’autant d’étoffes raffinées et chères. L’un d’eux sourit et s’exclame :

« - Il a l’air plutôt en forme pour un Nouveau-nés. Ne trouves-tu pas, Louis *? »
« - Je trouves aussi. Un peu fatigué pourtant.* »
(*En français dans le texte).

Je ne comprends pas un seul mot. Leur langue au son complexe ne me dit rien. Quelle langue est-ce ? Voyant mon étonnement, le deuxième, légèrement plus petit que le premier, me parle directement :

« - Where do you from, Mister ? »

Ah! De l’anglais. Même si je ne maitrise pas tout à fait cette langue, je comprends ce qu’il veut me dire. Alors, heureux de me faire comprendre et de comprendre, ma bouche s’entrouvre.

« - Japan »

Je n’ai pas pu en dire plus. Ma bouche est pâteuse. Je porte ma main à ma gorge. Soif. Sensation désagréable. La brûlure du soleil était une caresse à côté de celle-là. Les deux hommes m’observent et se mettent à rire. L’un d’eux me tend une coupe que je m’empresse d’attraper. J’observe la substance liquide : du vin. Mon visage se crispe de dégoût. Des français. Ça y est. Je sais qu’elle est cette langue.
Je suis en France ?
Je leur tends la coupe que je ne veux pas boire. Je veux de l’eau. Mais les deux hommes insistent et je me dois de goûter à leur spécialité. Un japonais n’offense pas un hôte. Je porte la coupe à mes lèvres et mon odorat ne renifle pas l’odeur du vin mais celle … Du sang. Mes hôtes veulent me faire boire du sang ? Toujours immobile, je les observe. Ils n’oscillent pas, ne bougent même pas le petit doigt. Si je ne les avais pas vus s’animer, j’aurais juré qu’ils étaient des statuts. Mais je finis par boire. Je ne sais ce qui m’a poussé à faire ce geste, mais je l’ai fait. Pour la première fois, j’ai bu du sang. Je suis fou. Mes pupilles se dilatent, lorsque la substance chaude et liquide s’infiltre dans ma gorge. Ce n’est pas la sensation à laquelle je m’attendais.
Délice
Quelle est cette sensation ? Ce sang est un nectar pour mes papilles, une douce boisson des dieux. J’engloutis plus que ne savoure cette boisson étrange. Tendant une nouvelle fois la coupe à mes hôtes, mais cette fois-ci vide, j’en réclame encore. Mes yeux ne me brûlent plus, mais mon corps réclame encore le goût du sang. Les deux hommes me fixent étrangement. Ils n’ont pas l’air choqué de ma soudaine soif sanguinaire. Encore, encore. J’en veux plus. Mais l’un des hommes, le plus richement paré, hoche négativement la tête, comme pour dire à un enfant qu’il a assez bu. Instinctivement, je jette la coupe et elle vient se briser sur le sol. Je m’accroupis face à l’homme et ma gorge émet un curieux grognement d’animal enragé. Je m’apprête à me jeter sur cet homme, je ne me maitrise plus et m’en fiche. Je veux encore boire. Le plus petit des deux est plus rapide que moi. Il me saisit. Sa force est inimaginable. Je ne peux plus bouger. Je me débats rageusement, rugissant plus fort, tel un animal pris en cage. L’autre homme me fixe et un sourire malsain se dessine sur ses lèvres. Je soutiens son regard démoniaque mais je sens une curieuse faiblesse qui nait d’abord dans mon cerveau. Mon corps s’affaiblit, je ne peux pas lutter contre cette force invisible. Mes yeux se ferment. Je sombre.
Trou noir.
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