Entre élève et directeur [Ota Akio] ~TERMINER~

Akio se réveilla, un peu dans le brouillard. Ses rêves avaient été très embrouillés et il se réveillait encore plus fatigué que lorsqu'il s'était couché au petit matin. Il détestait cette sensation, celle d'avoir perdu son temps.

En un geste las, le jeune vampire se passa la main sur le front, brossa ses cheveux avec ses doigts et se rassit sur son lit, les jambes pendantes.

"_Aah, je déteste ça."

Il essaya vaguement de mettre de l'ordre dans ses idées, mieux valait ne pas sortir dehors l'esprit embué. Il se releva et, toujours en pyjama, se mit à faire des exercices d'entrainement au combat pour se remuer. Son poing fendit l'air, tel une épée et vint atterrir droit dans un oreiller sur lequel il laissa une marque en forme de pomme. Puis, un coup de pied arrière ressemblant à un art martial fit valdinguer sa chaise de bureau à l'autre bout de la pièce.

*Ah, je suis bon à rien aujourd'hui*

Akio se pencha et ramassa la chaise en bois sur laquelle quelques fissures commençaient à apparaître. De plus, il était toujours aussi endormi.

*C'est normal pour un vampire !?*

Il ouvrit sa penderie, enfila son uniforme puis, après un regard à sa montre s'aperçut qu'il s'était réveillé une heure trop tôt. Mais c'était déjà trop tard, même s'il était toujours dans vappes, il n'était pas près à aller se recoucher. De toute façon, il entendait déjà d'autres élèves aller et venir, il ne serait pas tout seul.

Le garçon arrangea sa coupe à l'aide de gel, sans bien sûr en mettre une tonne et sortit dehors prendre un bain de lumière lunaire. Il fit quelques pas sur l'herbe un peu humide et dirigea son visage face à la Lune. Elle était vraiment porteuse d'une énergie.

Il avança un peu à l'aveuglette, sans destination précise. une fine brise balayait de temps en temps ses mèches, qu'il était alors obligés de refouler en un petit coup de tête. Aaah, cette sale habitude. Le vampire travaillait pourtant pour la perdre mais les résultat n'était pas très concluant. Surement parce qu'il faisait cela depuis tout petit. Son frère le lui faisait souvent remarquer mais, bien évidemment, il n'y faisait pas attention. Si il devait écouter tous les reproches d'Aki, il ne vivrait plus.

Sans vraiment s'en rendre compte, l'endormi pénétra dans le grand parc. c'était un endroit vraiment agréable. des bancs étaient disposés un peu partout et une fontaine émettait un magnifique petit clapotis d'eau fraiche. Il ne manquait plus qu'une rivière et c'était un des paradis sur Terre.

Soudain, sa contemplation fut prise de cours par une voix portante, très reconnaissable pour ceux de son espèce.

"- Tait toi, insolente! Qui t'a permi de..."

Près de lui, à peine trois mètres, le directeur de l'Ecole de la Lune, le très respecté et craint Tôji Kurushima s'en prenait à ce qui semblait être une de ses domestiques. Il avait la main levée près de son visage, prêt à la frapper. Soudain, l'homme se stoppa net. Il se retourna et fixa d'un air mauvais le jeune Akio. Au mauvais endroit au mauvais moment. c'était sûr, rien qu'à l'expression de son visage, il n'aurait pu tomber plus mal.
Enfin, le directeur détourna son regard et griffa sauvagement la jeune femme qui se précipita genou à terre, le visage entre ses mains déjà ruisselante de sang.

Attéré par ce spectacle, Akio n'eut même pas le temps de faire demi tour que le sang pur était déjà sur lui, l'attrapant par la gorge et le soulevant légèrement. Si l'on peut dire, car le jeune vampire ne touchait même plus le sol.

"- Qui regarde tu comme ça?!"

*Eh !? Mais rien je me promenais juste perdu dans mes rêves débiles !*

Non. Il ne pouvait décemment répondre comme cela à cet homme. Mais que faire ? Il aurait dû se recoucher, il le savait. Le garçon essaya d'avaler une goulée d'air pour se requinquer mais cela lui était impossible, tant à cause de la main du vampire qu'à la boule obstruant sa gorge. Akio n'essaya même pas de se débattre, c'était cause perdue, Takeru-sama le lui avait bien ancré dans la tête.

*Ah dans quoi est-ce que je me suis encore fourré !?*

Paniqué, il choisit de dire la vérité.

"_Rien du tout, je passais juste par là par hasard ! J'étais tellement dans mes pensées que j'ai rien vu du tout, je voyais à peine où je marchais !"

*Je suis foutu, si il me tue pas sa sera Shinjô-sama ...*

Le directeur relâcha lentement la gorge du garçon. Celui prit une grande inspiration. L'homme avait vraiment beaucoup de force, oui, toute sa puissance se ressentait. Mais Akio ne criait pas victoire pour autant, s'il lui épargnait la vie pour l'instant, ça n'allait peut-être pas durer.

Tôji-sama se retourna vers la domestique et un craquement sourd parvint aux oreilles du jeune homme. Il s'accroupit et, lorsqu'il se releva, soulevant la femme, sa bouche dégoulinait de sang chaud. A cet instant, une autre domestique fit son entrée puis, comprenant la scène, s'enfuie en courant, complètement terrorisée.

"- Pardonne mon emportement, dit-il accompagné d'un sourire diabolique. Mais tu vois, je n'aime pas très ce ton là avec moi...surtout venant d'une domestique. Personne n'a le droit de me donner des conseils. Je sais mieux que n'importe qui ce qui est bien ou mal pour moi. "

Sur ce, le vieux vampire arracha d'un geste précis et puissant le cœur de la servante dont Akio reçut le sang en plein visage. N'osant point bouger, il ne le lécha même pas, de peur d'offenser le directeur.

*Il est donc bien aussi cruel que ce qu'on dit de lui ...*

Le jeune vampire humait l'odeur du sang. La faim commençait à l'envahir mais il la réprima. Ce n'était pas le moment. Le vampire terrifiant commença alors à jouer macabrement avec le cœur qu'il venait d'arracher, prenant apparemment beaucoup de plaisir dans ce jeu. Il le serrait, le faisait gicler, le léchait ... Qu'avait donc pu faire la domestique pour mériter un tel sort ? Akio ne cautionnait pas la méchanceté gratuite mais il avait surement du se passer quelque chose de déplaisant pour attiser la colère du puissant vampire ainsi. De toute manière, le lycéen n'était pas autorisé le moins du monde à s'interposer. Il assistait donc à ce spectacle, pétrifié, intriguer et perplexe.

Soudain, Tôji-sama se retourna vers le jeune vampire.

"- Mon petit, pourquoi ne vient-tu pas tenir compagnie à ton pauvre Directeur"

Souriant d'un air plutôt sadique, il alla s'installer sur son banc et tapota la place à côté de lui. Akio n'était pas rassuré le moins du monde mais si tel était son désir, il se devait de l'exécuter. Il alla se placer à la place indiqué, maintenant parfaitement réveillé par cette situation.
Il se forçait à ne pas regarder le directeur dans les yeux, ni la domestique dont l'odeur de sang frais attisait ses papilles. Mais Tôji-sama ne l'entendait apparemment pas de cette oreille et il poussa nonchalamment la femme vers lui.

"- Tiens, je te l'offre"

Le jeune vampire releva la tête. Il la lui offrait vraiment ? Avait-il sentit sa faim ou voulait-il juste se faire pardonner ? L'attitude de ce directeur était vraiment très étrange. De plus, il humait l'air, comme s'il était à la recherche d'une odeur particulière... Shinjô-sama lui avait parler de cet homme et il lui avait vraiment bien décrit.

"- Dit moi, comment t'appelle-tu ? Comment as-tu connu Shinjô ? "

Le directeur s'était retourné vers lui avant de se remettre à faire joujou avec le cœur. Akio était vraiment surpris, il avait complètement changé de sujet. Pourquoi agissait-il ainsi envers lui ? Cet être effrayant était-il intéressé par sa personne ou voulait-il juste s'amuser un peu avant de le réduire en miette ? Tellement de question que le vampire ne savait résoudre...

"_Ota Akio ... directeur."

Il avait hésité sur la dernière appellation. Il releva la tête vers le ciel sombre et chercha du regard la Lune entouré de ses petites étoiles.

"_J'ai rencontré maître Shinjô dans la forêt. J'ai été attiré par le son de sa guitare et suis tout de suite tombé sous le charme de sa personne. Je lui en suis vraiment très reconnaissant et je ferais tout pour lui venir en aide. Oui, c'est vraiment un vampire extraordinaire qui mérite le respect et l'admiration."

Akio ne lésinait pas sur les mots mais c'est ainsi qu'il voyait son master : majestueux et terrifiant. Il lança un vif regard à son interlocuteur mais il n'arrivait pas à déchiffrer son expression. Lui-même reprit son air froid et inexpressif qu'il arborait d'ordinaire. Il était encore en danger mais la colère du directeur semblait attiser. Mais voir tout ce sang et cette femme à ses pieds animait en lui un violent combat entre sa faim et sa raison. mais il ne devait pas céder, pas maintenant.

- Ota Akio ... directeur.

Il hésita sur le "directeur", ce qui fit sourire Tôji.

- J'ai rencontré maître Shinjô dans la forêt. J'ai été attiré par le son de sa guitare et suis tout de suite tombé sous le charme de sa personne. Je lui en suis vraiment très reconnaissant et je ferais tout pour lui venir en aide. Oui, c'est vraiment un vampire extraordinaire qui mérite le respect et l'admiration.

Tôji le regardait lorsqu'il parlait. Ses paroles s'associé à l'expression de son visage. On y voyait comme une sorte de sérénité. Comme si il parlé d'un très beau souvenir, inoubliable...Et c'est vrai.
Shinjô et sa guitare...Le Directeur pense encore qu'il n'aime rien ni personne d'autre que cet objet. Il sait qui le lui a offert cela, une personne à qui il tenait réellement, mais des monstres, des monstres tel que Tôji l'ont tué. Le Directeur n'avait rien pu faire, c'était soit protegé Shinjô et son secret, soit protegé la fille et tout se serait écroulé...

- Intérressant...Nous avons le même point de vue! Il mérite le respect et l'admiration. Principalement, rien que pour le fait qu'il ose se rétracté à mes odres lorsqu'il en a envie. Vous autres avez si peur de moi...mais c'est tant mieux. Car il faut avoir peur de moi. Malgré ma cruauté, je me montre souvent aimable, je ne vous laisse pas me faire du mal sans vous prévenir d'un éventuel danger, dit-il esquissant son fameux sourire machiavélique.

Les élèves ne s'en rendent même pas compte, qu'une petite part de gentillesse est dissimuler au fond du Directeur. Lorsqu'il n'est pas réellement en colère, et qu'on tente de s'en prendre à lui, ( plus maintenant, qui oserait, aujourd'hui, s'attaqué au Directeur?) il prévient tout de suite que les coups qu'il est censé recevoir, seront renvoyé vers l'agresseur.
Néanmoins, même s'il n'allé rien faire à Ota-kun, si un jour la colère l'emporte sur la raison et que le jeune étudiant se retrouve sur son passage, il n'y aura pas de seconde chance. Alors, il voulait lui faire comprendre une dernière fois, combien le pouvoir qu'il détient est puissant.
Il se leva, et croisa les bras. Il se mit en positon sérieuse, digne d'un directeur et son visage resta impassible, sans aucune expression.

- Ne t'ai-je pas dit que je te l'offrait? Pourquoi ne goûte tu pas à son sang?! Tu veux montrer combien tu peux te retenir de boire son sang? Tu crois être fort?

Tôji parlait sérieusement et calmement. Tout cela était puéril, il le savait, mais ce n'était que comme ça qu'il pouvait faire comprendre à son élève de le respecté, lui et les Lois.
Sur ce, l'eau de la fontaine qui se trouvait près d'eux devint subitement rouge, et jaillit de plus en plus fort, formant des sortes de flammes. Il fit craqué une branches de chaques arbres du parc, qui toutes ensembles, faisait un bruit énorme. Les élèves présent dans le lieu se figèrent. Il ne savait que trop bien ce qu'il se passé.
D'un regard vif, comme s'il n'avait jamais bougé ses yeux, une lame invisible vint tranché le tronc d'un arbre. Des oiseaux s'enfuyèrent et le bruit de leur ailes fouettant l'air donné une ambiance sinistre au Parc.
Il décroisa ses bras, et tourna les talons, son visage toujours aussi inexpressif, mais lorsqu'il entendit l'élève se jetté sur la domestique, il réprima son fameux sourire. Et soudain, comme s'il ne s'était rien passé, la nature redevint comme avant. Le tronc d'arbre et les branches se remirent en place, et l'eau reprit sa couleur se mit à jaillir doucement de la fontaine, comme avant.